L’accession à la propriété au XIXe siècle

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Dans ma généalogie, on trouve principalement des paysans.
Cependant, leur statut social diffère selon la région. Dans le Nord, ont vécu beaucoup de journaliers, donc des personnes issues d’un milieu social assez modeste, tandis qu’en Côte d’Or et en Bretagne, on trouve davantage de cultivateurs voire de propriétaires. Mais le terme de propriétaire est assez large, on peut être un gros propriétaire foncier avec tout un cheptel de bêtes, ou alors un petit propriétaire qui possède son lopin de terre et un ou deux animaux. Enfin, on peut mettre des années avant d’être propriétaire de la terre que l’on exploite.

La vie de Claude QUÉROU illustre parfaitement ce fait.

L'accession à la propriété au XIXe siècle : Claude QUÉROU (°1825)


Claude est né le 22 juin 1825 à Plounévez-Moëdec dans les Côtes d’Armor. Il est le fils de Guillaume QUÉROU et de Catherine LE SCORNET, tous deux cultivateurs au lieu-dit Keranfoll. Il est le deuxième enfant de ses parents, âgés de 30 et 26 ans.


Acte de naissance de Claude QUÉROU, 22/06/1825, Plounévez-Moëdec, Archives départementales des Côtes d'Armor

Pendant son enfance, il aide ses parents à l’exploitation avec ses frères, tandis que ses sœurs sont filandières.

Il se marie le 05 novembre 1856, à l’âge de 31 ans, avec Marie Yvonne MARTIN, qui n’a que 17 ans, originaire de Lanvellec. Les mariages « tardifs » permettaient aux personnes d’acquérir un métier voire des possessions avant de s’établir en ménage.

Dans un premier temps, le couple habite à Keranfoll où naît leur première fille, Jeanne Marie, en 1859. Puis ils déménagent à Lanvellec où naîtront leurs cinq autres filles : Marie Françoise en 1862, Anne Marie en 1865, Marie Joséphine en 1866, Adèle Marie Françoise en 1868 et Pauline Léonie Jeanne Marie en 1870. Le couple n’aura pas de garçons. Trois des filles décèdent en bas âge : Marie Françoise à l’âge de 3 ans, Pauline à l’âge d’un mois, et Marie Joséphine à 5 ans et demi.

Jusqu’aux années 1860, Claude QUÉROU est cultivateur, d’abord à Keranfoll puis au bourg de Lanvellec. La famille n’est pas dans le besoin puisqu’elle héberge les parents de Marie Yvonne en 1866 puis le père de Claude en 1872 et en 1876. La famille possède aussi un ou plusieurs domestiques selon les années : Marguerite LESAUX en 1866, Françoise MENOU et Marie Anne QUERE en 1872, Jules LEHALL en 1876 et Jean Marie BOHET en 1881.

Claude devient ensuite aubergiste, c’est-à-dire qu’il tient un établissement qui offre le gîte et le couvert à Lanvellec. On retrouve la mention de cette profession dès 1865. L’établissement fonctionne-t-il ? La question peut être posée puisque dès 1872, Claude redevient cultivateur.

Entre-temps, le 19 mai 1870, Marie Yvonne décède, peu de temps après leur fille Pauline. En 1870, la France connaît une importante épidémie de variole. Peut-être Pauline et Marie Yvonne en sont-elles décédées ? Ou le retour de couches ne s’est-il pas bien passé, puisque Pauline n’a qu’un mois lorsqu’elles décèdent toutes les deux. Par la suite, Claude élève seul ses filles, aidé de ses domestiques. Il ne se remarie pas, ce qui est aussi un signe qu’il n’est pas absolument dans le besoin.

Il accède enfin à la propriété entre 1872 et 1876. Ses filles se marient progressivement et quittent la maison. Les archives numérisées ne permettent pas d’obtenir son acte de décès mais il connaît le passage au XXe siècle.

Sources

Archives départementales des Côtes d'Armor :
- Actes d'état civil :
Plounévez-Moëdec : N 1824-1829, N 1856-1860
Lanvellec : M 1853-1869, N 1860-1869, N 1870-1879, D 1870-1879
- Recensements de population :
Plounévez-Moëdec : 1841
Lanvellec : 1866, 1872, 1876, 1881, 1886

« Quelques épidémies en Basse-Bretagne au XIXe siècle »

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